Pourquoi créer ? Question ô combien intéressante qui se posera toujours et qui mérite d'être développée avec mes humbles moyens littéraires et à laquelle tout artiste doit avoir au moins une tentative de réponse. Loin de moi l’idée de me prendre pour un Léonard de Vinci ou un Mozart, je ne parle vraiment qu’en mon humble expérience et n’ai aucune prétention philosophique dans le texte qui va suivre.
Pourquoi créer ? Je vais tenter donc "d'exprimer l'indicible". Expression que j'utilise d'ailleurs régulièrement pour décrire ma démarche artistique. Exprimer l’indicible. Etant enfant, atteint d'une légère dyslexie, j'avais du mal à me faire comprendre. Je dessinais naturellement et avec plus de facilités que ce que je ne parlais. Déjà peut-être les mots ne suffisaient pas ? "Le langage travestit la pensée" Wittgenstein.
Pourquoi peindre, chanter, écrire, jouer de la guitare ou jouer la comédie ? Pourquoi ai-je pris ce chemin artistique ? Je pense que je n'aurai jamais de réponse figée sur cette question. Mais avant toute réflexion, la passion n’est pas un choix, elle s'est imposée d'elle-même dès mon plus jeune âge. Je me suis révélé à moi-même petit à petit. Je me souviens dire qu'en dessinant j'étais en harmonie avec moi-même, c'est une sensation qui ne m'a jamais quittée. Plus je vieillis et plus je ressens qu'une vie sans exprimer tout ce que j'ai en moi est une vie gâchée, une vie sans accomplissement et bonne à recommencer.
" Naître, mourir, renaître encore et progresser sans cesse telle est la loi " Allan Kardec.
Autant accomplir pleinement cette existence et ne pas se mentir.
Par conséquent, depuis mon enfance je me sens en décalage par rapport aux intérêts des autres. Adolescent j’écrivais " Les gens vivent, les artistes les regardent ". Aller à l'école, avoir un travail juste pour gagner de l'argent, je respecte cette envie commune mais intrinsèquement ce n'est pas la mienne. Pour moi, ce serait absurde. Évidemment qu'il faille un minimum de biens pour subvenir à ces besoins mais ce n'est pas un but. Mettre en accord ses passions et ses envies avec les opportunités et les lois de la société est une gageure que j'ai appréhendée dès l'adolescence.
Mais réussir avec précision à partager une émotion universelle, qui plus est dans le temps grâce à la peinture, faire réfléchir et intriguer celui qui regarde est véritablement et humblement le but de ma vie.
Pendant les cours scolaires, comme par évasion, je griffonnais dans la marge de ma feuille à carreaux des phrases, des dessins...
L’inspiration est un passage secret dans la bibliothèque de l’esprit.
Je sens qu'il y a des forces qui me poussent à créer. Quelles sont-elles ? Voici une autre question délicate. Adolescent j'écrivais " on me parle ". Sans me comparer au merveilleux poète, Rimbaud écrivait " je est un autre ". J'ai très souvent ressenti cette dualité. Est-ce bien moi qui tient le pinceau ? Suis-je bien le seul auteur de mes créations ? Je ne le pense pas. Je fonctionne souvent par " flash ". L’image me vient malgré moi à n’importe qu’elle moment de la journée.
L’inspiration ne frappe pas avant d’entrer.
J'ai souvent eu le sentiment de peindre des images qui ne m'appartenaient pas, me considérant comme un vecteur entre cet autre qui me parle et le spectateur qui regarde. Une sorte de facteur délivrant des cartes postales de l’au-delà. " Break on through to the other side " Jim Morrison
Quel guide me pousse à matérialiser l’invisible ?
" C'est le coeur qui sent Dieu non la raison " dit Pascal.
Au fil des ans ma démarche spirituelle s'est liée à ma démarche artistique.
Je ne crois pas en "Dieu", le terme est presque vulgaire tant il a été de fois utilisé, mais en cette force inégalable qui régit l'ensemble de l'univers que l'on pourrait nommer Amour. Et de cette force toutes les valeurs qui me sont chères se ramifient : le Respect, la Sagesse, l'Honnêteté, la Justice, l'Equilibre constant de la nature, se pardonner et s'aimer pleinement soi-même pour être en accord avec les autres et avec le monde invisible, la continuité de la vie après notre mort terrestre... Tant de grands sujets qui nous dépassent. Le peu de facultés perceptives que nous avons sur ces sujets nous glisse inexorablement dans les maladresses de la religion. "Traduire, c’est trahir" on ne traduit pas l’Amour, on le ressent personnellement je pense. Bien que j’adhère à cette spiritualité comme en témoigne ma peinture, je ne vais pas m’attarder sur ces sujets au risque de paraître incompris et ridicule. Et loin de moi l'idée de vouloir être un prosélyte. Je suis un mystique malgré moi.
Nous ne sommes que de passage, nous sommes guidés,
à nous de ne pas être aveugle aux signes et aux symboles semés sur notre chemin.
"Notre âme a une fêlure et sonne,
lorsqu'on parvient à l'atteindre,
comme un vase précieux que l'on aurait retrouvé, fêlé,
dans les profondeurs de la Terre" Vassily Kandinsky
Créer, de son étymologie latine creare « tirer du néant » rejoint parfaitement ma démarche. Très souvent, mes arrière-plans sont entièrement noir et je rajoute par-dessus de la peinture blanche pour mon portrait. Le sujet sort de l’ombre. Ainsi l’équilibre de la composition se fait, le blanc et le noir s’unissent et deviennent indissociable. Sans obscurité, il n’y a pas de lumière.
On ne peut parler de création sans parler de postérité. Une fois le tableau fini, l'artiste porte un peu les stigmates d'une femme après l’accouchement. Régulièrement un orage de sentiments me saisit lorsque je peins. Quelquefois j’expulse des entrailles de mon âme tout un tas de gros objets lourds, des barrières mal-rangées qui m’empêchent de respirer pleinement. Cela viendrait-il de ma clavicule cassée qui m'empêchait de respirer justement à ma propre naissance et cette impossibilité de l’exprimer si ce n’est en pleurant ? Crier et Créer, les deux verbes ne se ressemblent-ils pas ?
Le peintre accouche dis-je. Puisse son enfant grandir, plaire, voyager dans le temps et se développer par les inconnus qui l'observent et le décrivent.
Quel garnement ! Dans une pièce mon tableau doit être le centre d’attention. Et dés lors que nous ne lui accordons plus cette attention, il nous tire par la manche, nous perturbe de sa présence et crie « Regarde-moi, j’existe ! ».
Quand je mourrai certaines de mes toiles seront encore, je l'espère sur les murs de certaines personnes en France et voire à l'étranger. Aussi infime soit-elle, j'aurai laissé une trace. Je serai encore un peu sur Terre et pourrait peut-être même rentrer dans l'inconscient d'une personne, dialoguer avec elle à travers le temps.
C'est inestimable.
Le terme Créer rassemble donc tous les critères que nous venons d’aborder.
Si comme dit Nietzsche "Vivre c’est souffrir. Survivre, c’est trouver une raison à cette souffrance.", alors créer est ma raison de vivre.
Pourquoi créer ? Je vais tenter donc "d'exprimer l'indicible". Expression que j'utilise d'ailleurs régulièrement pour décrire ma démarche artistique. Exprimer l’indicible. Etant enfant, atteint d'une légère dyslexie, j'avais du mal à me faire comprendre. Je dessinais naturellement et avec plus de facilités que ce que je ne parlais. Déjà peut-être les mots ne suffisaient pas ? "Le langage travestit la pensée" Wittgenstein.
Pourquoi peindre, chanter, écrire, jouer de la guitare ou jouer la comédie ? Pourquoi ai-je pris ce chemin artistique ? Je pense que je n'aurai jamais de réponse figée sur cette question. Mais avant toute réflexion, la passion n’est pas un choix, elle s'est imposée d'elle-même dès mon plus jeune âge. Je me suis révélé à moi-même petit à petit. Je me souviens dire qu'en dessinant j'étais en harmonie avec moi-même, c'est une sensation qui ne m'a jamais quittée. Plus je vieillis et plus je ressens qu'une vie sans exprimer tout ce que j'ai en moi est une vie gâchée, une vie sans accomplissement et bonne à recommencer.
" Naître, mourir, renaître encore et progresser sans cesse telle est la loi " Allan Kardec.
Autant accomplir pleinement cette existence et ne pas se mentir.
Par conséquent, depuis mon enfance je me sens en décalage par rapport aux intérêts des autres. Adolescent j’écrivais " Les gens vivent, les artistes les regardent ". Aller à l'école, avoir un travail juste pour gagner de l'argent, je respecte cette envie commune mais intrinsèquement ce n'est pas la mienne. Pour moi, ce serait absurde. Évidemment qu'il faille un minimum de biens pour subvenir à ces besoins mais ce n'est pas un but. Mettre en accord ses passions et ses envies avec les opportunités et les lois de la société est une gageure que j'ai appréhendée dès l'adolescence.
Mais réussir avec précision à partager une émotion universelle, qui plus est dans le temps grâce à la peinture, faire réfléchir et intriguer celui qui regarde est véritablement et humblement le but de ma vie.
Pendant les cours scolaires, comme par évasion, je griffonnais dans la marge de ma feuille à carreaux des phrases, des dessins...
L’inspiration est un passage secret dans la bibliothèque de l’esprit.
Je sens qu'il y a des forces qui me poussent à créer. Quelles sont-elles ? Voici une autre question délicate. Adolescent j'écrivais " on me parle ". Sans me comparer au merveilleux poète, Rimbaud écrivait " je est un autre ". J'ai très souvent ressenti cette dualité. Est-ce bien moi qui tient le pinceau ? Suis-je bien le seul auteur de mes créations ? Je ne le pense pas. Je fonctionne souvent par " flash ". L’image me vient malgré moi à n’importe qu’elle moment de la journée.
L’inspiration ne frappe pas avant d’entrer.
J'ai souvent eu le sentiment de peindre des images qui ne m'appartenaient pas, me considérant comme un vecteur entre cet autre qui me parle et le spectateur qui regarde. Une sorte de facteur délivrant des cartes postales de l’au-delà. " Break on through to the other side " Jim Morrison
Quel guide me pousse à matérialiser l’invisible ?
" C'est le coeur qui sent Dieu non la raison " dit Pascal.
Au fil des ans ma démarche spirituelle s'est liée à ma démarche artistique.
Je ne crois pas en "Dieu", le terme est presque vulgaire tant il a été de fois utilisé, mais en cette force inégalable qui régit l'ensemble de l'univers que l'on pourrait nommer Amour. Et de cette force toutes les valeurs qui me sont chères se ramifient : le Respect, la Sagesse, l'Honnêteté, la Justice, l'Equilibre constant de la nature, se pardonner et s'aimer pleinement soi-même pour être en accord avec les autres et avec le monde invisible, la continuité de la vie après notre mort terrestre... Tant de grands sujets qui nous dépassent. Le peu de facultés perceptives que nous avons sur ces sujets nous glisse inexorablement dans les maladresses de la religion. "Traduire, c’est trahir" on ne traduit pas l’Amour, on le ressent personnellement je pense. Bien que j’adhère à cette spiritualité comme en témoigne ma peinture, je ne vais pas m’attarder sur ces sujets au risque de paraître incompris et ridicule. Et loin de moi l'idée de vouloir être un prosélyte. Je suis un mystique malgré moi.
Nous ne sommes que de passage, nous sommes guidés,
à nous de ne pas être aveugle aux signes et aux symboles semés sur notre chemin.
"Notre âme a une fêlure et sonne,
lorsqu'on parvient à l'atteindre,
comme un vase précieux que l'on aurait retrouvé, fêlé,
dans les profondeurs de la Terre" Vassily Kandinsky
Créer, de son étymologie latine creare « tirer du néant » rejoint parfaitement ma démarche. Très souvent, mes arrière-plans sont entièrement noir et je rajoute par-dessus de la peinture blanche pour mon portrait. Le sujet sort de l’ombre. Ainsi l’équilibre de la composition se fait, le blanc et le noir s’unissent et deviennent indissociable. Sans obscurité, il n’y a pas de lumière.
On ne peut parler de création sans parler de postérité. Une fois le tableau fini, l'artiste porte un peu les stigmates d'une femme après l’accouchement. Régulièrement un orage de sentiments me saisit lorsque je peins. Quelquefois j’expulse des entrailles de mon âme tout un tas de gros objets lourds, des barrières mal-rangées qui m’empêchent de respirer pleinement. Cela viendrait-il de ma clavicule cassée qui m'empêchait de respirer justement à ma propre naissance et cette impossibilité de l’exprimer si ce n’est en pleurant ? Crier et Créer, les deux verbes ne se ressemblent-ils pas ?
Le peintre accouche dis-je. Puisse son enfant grandir, plaire, voyager dans le temps et se développer par les inconnus qui l'observent et le décrivent.
Quel garnement ! Dans une pièce mon tableau doit être le centre d’attention. Et dés lors que nous ne lui accordons plus cette attention, il nous tire par la manche, nous perturbe de sa présence et crie « Regarde-moi, j’existe ! ».
Quand je mourrai certaines de mes toiles seront encore, je l'espère sur les murs de certaines personnes en France et voire à l'étranger. Aussi infime soit-elle, j'aurai laissé une trace. Je serai encore un peu sur Terre et pourrait peut-être même rentrer dans l'inconscient d'une personne, dialoguer avec elle à travers le temps.
C'est inestimable.
Le terme Créer rassemble donc tous les critères que nous venons d’aborder.
Si comme dit Nietzsche "Vivre c’est souffrir. Survivre, c’est trouver une raison à cette souffrance.", alors créer est ma raison de vivre.